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Ben Achour: On a perdu les acquis de la Révolution après le 25 juillet

Yadh Ben Achour, Professeur émérite et, entre autres, ex-doyen de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, était l'invité de Jaweb Hamza (Répondez à Hamza), ce dimanche 11 juin 2023, pour parler de son dernier livre "L'éthique des révolutions".


Ben Achour a expliqué qu’il y avait une différence entre l’éthique et la morale, précisant qu’à travers son ouvrage, il voulait traiter  la problématique du concept de Révolution, à travers l’Histoire.


Il a, ainsi, précisé qu’en général, éthique et révolution sont des notions indépendantes, soulignant que  l’éthique est un acte politique, alors que la Révolution est un fait historique marquée par la confrontation des droits et des intérêts.

"Les révolutions défendent des principes idéologiques, sociaux ou politiques C'est pourquoi leurs sont marquées par des conflits", a-t-il indiqué.


Dans ce contexte,  l’invité de Mosaïque FM a rappelé qu’à travers les diverses Révolutions, on a tenté d’en finir avec la servitude, l’humiliation et la discrimination et de garantir l’égalité. "Depuis la nuit de temps et à chaque révolution, on n'a eu de cesse de réclamer ces principes", a-t-il précisé.  


L’égalité en Tunisie 

Selon Ben Achour, depuis l'indépendance de la Tunisie, on n'a jamais pu établir une égalité sociale.

Pendant l’ère de Bourguiba, la barre des attentes était très élevée, a considéré Ben Achour, ajoutant que ce dernier voulait certes libérer son peuple mais sa politique n’avait pas servi sa philosophie ou sa manière de penser.


«Il voulait garantir l’égalité sociale, sans la réussir, hélas», a-t-il avancé.


Et de continuer : «Idem pour Ben Ali», estimant que le régime politique qu'il a adopté était mauvais sur le plan pratique et juridique, en rapport avec l’égalité.


Dans cette optique, Ben Achour a poursuivi que suite à la Révolution, ceux qui ont détenu le pouvoir, en allusion aux islamistes, n’ont pas su gouverner, au point d'aavoir poussé les citoyens à «les haïr», selon ses dires.
Il a, toutefois, indiqué que grâce à la Révolution, les Tunisiens ont acquis la liberté politique.

Revenant sur la situation actuelle, à savoir la période ayant suivi le 25 juillet 2021, Ben Achour a estimé qu’on a perdu les acquis de la  Révolution.

«La vulnérabilité de la société tunisienne est de plus en plus flagrante et c’est très dangereux », a-t-il regretté.

Et d’ajouter : «La Tunisie connaî une rechute de la légalité politique et constitutionnelle».